[Histoire de Vézelise] Velaine et Vexillum (Vézelise)

[Histoire de Vézelise] Velaine et Vexillum (Vézelise)

Initialement, les comtes de Saintois avaient eu pour résidence le château de Velaine, bâti sur le plateau de Viller, à l’Orient de Vézelise. Les cités de Velaine et Vexillum (Vézelise) semblent avoir cohabitées durant plusieurs siècles.

Des fouilles datant de XIXème siècle, ont mis à jour en différents endroits alentours de Vézelise des tombeaux, des armes, des monnaies et des poteries remontant à la période gallo-romaine. L’un de ces tombeaux, formé de grandes pierres plates, telles que le sol les fournit, renfermait le squelette d’un homme ayant les pieds tournés vers l’Est. A côté de lui se trouvait une épée en fer, à hauteur de ceinture, une sorte d’anneau en cuivre traversé par une longue cheville de fer et deux lames de poignard à double tranchant, à hau­teur de tête, un fer de lance et à d’autres endroits, une fibule en métal blanchâtre, une pièce de bronze de la grosseur d’un sou, un vase de poterie rouge, une coupe ou tasse en terre grise, enfin une bague de cuivre. Dans la bouche du squelette, il y avait une monnaie de Crispus.

Photo aérienne d'une ville gallo-romaine entre Hammeville et Vézelise

De nouvelles fouilles réalisées sur ce plateau de Viller permirent de découvrir un assez grand nombre de sépultures. Les restes de corps étaient placés côte à côte sur la roche, en ligne ; un certain nombre étaient séparés par de grandes pierres brutes, avec, près de chacun d’eux, tantôt une épée, tantôt une lance, quelquefois l’une et l’autre, ainsi que des boucles de cuivre, des fragments de colliers.

C’est sur ce plateau que se trouvait primitivement bâti Velaine. Des nombreux vestiges de la période gallo-romaine et du moyen âge ont été découverts sur une étendue de plus de 1.5km de long comme de large. Des inégalités résultant çà et là de masures et de décombres, des pierriers, des fondations et de nombreux débris antiques, des médailles, des monnaies, des armes, etc… etc., font présumer que ce territoire a été autrefois couvert d’habitations sur l’âge desquelles ils se faisaient médailles et des monnaies romaines, et des fragments de meules portatives, de carreaux de briques et surtout de ces tuiles dont les Romains ont, les premiers, introduit l’usage dans les Gaules. On peut inférer qu’il existait là, autrefois, une agglomération de quelque importance, car plusieurs tronçons de voies supposées romaines, pavées en pierre debout, venant de Vandeléville, de Clerey, de Tantonville, semblent converger vers ce point.

Situation des lieux archéologiques autour de Vézelise

Les recherches historiques ont amené à penser qu’il existait, sur le plateau de Viller, à l’Est de Vézelise, un château et une ville du nom de Velaine. Les ruines du moyen âge, qu’on peut remarquer en cet endroit, mêlées aux débris gallo-romains, seraient celles de cette antique localité. La voie qui, de Vézelise, conduit sur ce plateau, s’appelle Chemin-de-Velaine, tandis que cet endroit à traditionnellement gardé la dénomination de Ban-de-Velaine.

Ce château fut la résidence des comtes du Saintois. Ainsi pouvait-on lire sur un titre datant du 13 novembre 998, reproduit sur un vidimus (copie certifiée) de 1315 :

« Nous, Richard du Saintois, seigneur de ce lieu, confessons et reconnaissons librement tenir et posséder en fief et hommage de l’Empereur Henry, mon souverain seigneur, à cause de son dit Empire, les dits fiefs consistant en : Le château de Velaine et ses dépendances, terres, champs et pré…etc., etc…, en hauteur seigneurie, juridiction en hommes, femmes, maisons, etc., etc… Fait au dit château de Velaine le treize du calendrier de novembre l’an du seigneur 998. »

Plusieurs autres documents établissent d’une manière incontestable l’existence de cette localité de Velaine, entr’autres des actes de cessions et de donnations faites à l’Abbaye de Saint-Léon de Toul en 1105, en 1220, en 1249, lui attribuant une part de ce que les donateurs possédaient dans la ville de Velaine.

Une charte de Henri, comte de Vaudémont, datée du mois d’octobre 1291, ne laisse aucun doute sur la situation de la localité mentionnée dans les titres. Elle commence ainsi :

« Je, Henris, cuens de Wademont, fais cognaissant à tous que com descors fuit entre Seigneur Henris de Hans, mon fiable, d’une part, et les religieux hommes l’Abbé et lou couvent de Sainct Leu de Toul, d’aultre, si com de faire et de mestre maiour et juistice en la ville de Veleinnei desoubz Wadérnont, en laquelle lidis Henris et sui hoir ne doyent paure fors que la moitié des amendes, etc., etc… »

La localité est mentionnée dans des titres jusqu’à la fin du XVe siècle, et parait avoir été complètement détruite par un incendie, en 1489à la suite duquel elle ne s’est probablement pas relevée de ses ruines.

Ainsi est-il prouvé que les villes de Velaine et Vézelise existèrent à distance et conjointement, pendant plusieurs siècles, puisque Vézelise, sous le nom de Vexillum, est déjà mentionné dans des diplômes de 965, tandis que Velaine est encore cité en 1291, et même en 1397.

Sources

Histoire méconnue du canton de Vézelise de Bernard PERRIN

BULLETINS PAROISSIAUX entre décembre 1907 et octobre 1910 de P. MANSUY, Curé de Vézelise

Le site internet Patrimoine de France